8 octobre 2016 : RMNP
Nous recevons un peu de visite dans ce week-end automnale. Maïca et Mathieu, les deux amis auxquels nous avions rendu visite à San Francisco pour Thanksgiving l Même si les couleurs d’automne sont maintenant un peu passées, le Colorado et plus particulièrement la région autour de Boulder ont encore beaucoup à offrir. Et ce coup-ci, ce sont nous qui allons jouer les guides.
Après un repas mexicain le vendredi soir, nous embarquons en direction du Rocky Mountain NP, à environ 45 minutes de Boulder. Nous entrons dans le parc par la Fall River entrance pour traverser une vallée connue pour abriter pas mal de mouflons. Pour ne pas les déranger, l’arrêt est interdit sur les bas-côtés de la route. Nous faisons une pause photo avant et après la zone interdite sans avoir vu la moindre corne. Les paysages très colorés font que la déception n’est pas non plus trop grande.
Les paysages du parc national des Rocheuses sont magnifiques mais nous les connaissons déjà. Les couleurs sont un peu passées. Néanmoins, il existe un grand intérêt à visiter le parc, octobre représente la saison des amours pour les wapitis qui descendent des alpages pour venir flirter dans les plaines glaciaires. D’ailleurs alors que nous prenons un peu d’altitude en direction du Alpine visitor center, nous croisons notre premier troupeau de cervidés sur le bord de la route.
Nous empruntons donc la Trail Ridge Road qui va nous mener jusqu’au sommet du parc à plus de 3700 mètres. Ici, les rochers des sommets se sont parés de leurs habits hivernaux. La prairie le long de la route est quant à elle recouverte d’une fine couche de neige qui laisse apparaitre çà et là quelques oasis de toundra alpine. Tout au long de la longue bande de bitume, de longs bâtons de plus de trois mètres de haut seront bientôt cruciaux, ce sont les seules marques que les déneigeuses auront au printemps pour retrouver la route.
Une fois redescendus, nous nous dirigeons vers la région des lacs. Sur quelques kilomètres, de nombreuses étendues d’eau sont en effet accessibles soit par la route, soit par des randonnées. Notre intention n’est pas vraiment de faire une longue marche. Un peu au milieu de nulle part, un embouteillage nous indique qu’il y a de l’action dans la forêt le long de la route. En effet, deux mâles wapitis se défient à distance en bramant. Ils sont vraiment imposants et leur bois leur donne un vrai air de majesté.
Nous arrivons vers un endroit que j’apprécie particulièrement, le Sprague Lake. Ce petit lac accessible directement depuis son parking ne nécessite pas de longue marche. On en fait le tour en moins d’une demi-heure. Néanmoins, ses rives dégagées, les sommets environnants lui confèrent un charme qui me touche. En fin de journée, lorsque la foule s’est un peu tarie, c’est un parfait endroit pour se relaxer et profiter de la montagne.
Nous faisons un détour par Moraine Park sur la route du retour. Cette large plaine glacière aux couleurs dorées nous permet d’observer un harem de wapitette et son mâle dominant. Un autre monsieur s’approche et veut apparemment récupérer quelques-unes des femelles. Entres les deux messieurs, ça tape du pied, ça montre des muscles, ça se brame dessus jusqu’à ce que l’étranger reparte la queue entre les jambes …
Le Rocky Mountain NP est en ce début octobre The Place To Be pour les amateurs d’animaux. Le spectacle de ces hardes de wapitis, de ces jeux de pouvoir et d’esbroufe est assez fascinant. Le cadre montagneux rehausse également le spectacle et je ne crois pas me tromper en disant que nos invités ont apprécié.
Un vieux male nous salue amicalement à la sortie du parc, on reste poli dans le Colorado.
9 octobre 2016 : Garden of the Gods & Victor
Le lendemain, nous prenons la route vers le Sud en direction de Colorado Springs. Cette ville est le siège d’une des plus grandes écoles militaires du pays et aux idéaux plus conservateur que ses voisines Denver et Boulder. L’un des attraits des lieux est le parc gratuit de Garden Of the Gods. Lointain cousin des Flatirons de Boulder, du Roxborough SP de Denver, cet amoncellement de monolithes rougeoyants offre des randonnées accessibles à tous.
Nous passons pas mal de temps la tête en l’air que ce soit pour encourager des yeux les athlètes, pour observer les rapaces – notamment des chouettes nichant dans les parois – ou tout simplement pour admirer les hautes cathédrales de pierre.
Nous nous éloignons des sentiers un peu trop fréquentés pour le pique-nique. Une petite marche nous emmène jusqu’aux Siamese Twins deux tours parallèles formant une petite arche. Dans le lointain, le panorama est dominé par Pikes Peak, un sommet culminant à plus de 4300 mètres.
Dernier point de notre périple dans ce petit parc, Steamboat Rock et sa Balanced Rock. La route se faufile ici littéralement ente une énorme pierre qui semble posée en équilibre instable au bord d’un éperon rocheux et un rocher très massif. L’endroit est très photogénique.
Avouons-le tout de suite, Garden of the Gods ne nous laissera pas un souvenir impérissable. La foule a tout d’abord été un point noir de la visite. Omniprésente, on aura parfois eu du mal à trouver des places pour se garer. Le site peut néanmoins être un peu mieux apprécié en faisant la visite durant la semaine et surtout avec une lumière un peu meilleure. Lorsque l’on passe à Colorado Springs, la visite de Garden Of the Gods est une pause nécessaire. Est-ce que cela nécessite un détour lors d’un road trip dans l’Ouest, je ne le pense pas.
Nous ne sommes qu’à mi-journée et en profitons donc pour rentrer un peu dans les montagnes et découvrir un coin qui nous était jusqu’ici inconnu. Nous partons en direction de la ville de Victor. Sur les bords de route, quelques vestiges dorés subsistent au gré de notre avancement.
On se rend dans l’énorme Visitor Centor du Village afin de voir s’il y a un petit plan avec les endroits à ne pas rater. La vieille dame préposée aux renseignements est captivée par un match de football américain des Broncos, l’équipe de Denver et ne répond à nos questions que par des grognements. On laisse Mathieu user de son charme de français avec l’autochtone. Je ne sais pas quels moyens inavouables il a utilisé exactement mais il est bien ressorti avec les documents voulus.
Victor est une semi ville fantôme. Adossée à l’économie minière, sa population est montée à près de 18 000 personnes lors de la ruée vers l’or. Sa taille a diminué depuis pour atteindre moins de 400 personnes aujourd’hui. De nombreux vestiges de mines parsèment les alentours de la ville autour d’un petit centre très coloré. Le temps semble maintenant figé dans les rues bien vides, à l’exception des affiches à la gloire de Donald Trump … On est dans le Colorado profond. Heureusement, aucune chance qu’il gagne !
Une dernière mine, gigantesque, et encore en activité à la sortie de la ville. Nous nous arrêtons pour profiter également des dernières vues rougeoyantes sur la vallée de Victor. Dernière étape de notre périple à Cripple Creek. La grande sœur de Victor a su se reconvertir en ville touristique comportant de nombreux casinos. L’atmosphère est par conséquent un peu plus artificielle et l’on se contente de traverser le village.
Voilà, gros week-end. Et je pense qu’on a bien réussit à montrer à nos deux invités les nombreuses facettes du Colorado. Des roches rouges, des sommets enneigés, des forêts multicolores, des animaux à foisons et des vestiges du passé aurifère de l’état. Retour à Boulder pour nous, à San Francisco pour Maïca et Mathieu mais je suis sûr qu’ils referont bien une dernière apparition dans le blog !