Sur les traces des pionniers – Jeep hip hip houra !

Mercredi 05 août

Ce n’est pas encore aujourd’hui que je vais avoir droit à ma grasse matinée. Néanmoins, la journée qui se dessine est excitante au plus haut point. Aujourd’hui nous partons à l’aventure sur des chemins inaccessibles au commun des mortels. En effet, nous louons pour la journée les services d’un guide et sa jeep qui sauront nous conduire sur les pistes de Canyonlands et Arches pour une visite hors des sentiers battus (plutôt sur des sentiers en terre battue).

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Nous sortons de Moab en direction du Nord puis, prenons une route qui suit le Colorado. Auprès du fleuve, la végétation est assez verdoyante. De grandes falaises d’un rouge foncé, parfois oxydées jusqu’au noir bordent les rives. C’est dans cet environnement que nous effectuons notre premier arrêt. Le guide nous présente de curieux dessin sur les parois. Ce sont des pétroglyphes (motifs dessinés sur la roche par abrasion) qui représentent des entités anthropographiques, des animaux et enfin quelques créatures mythologiques. Ces signes auraient été dessinés par les indiens Anasazi autour de l’an 1000. Il est malheureux de constater que ce site dont sont friands les aficionados d’escalade, attire également les graffeurs amateurs qui laissent d’horribles traces dans le roc. Un peu plus loin, nous distinguons notre première arche de la journée, la Jug Handle Arch (littéralement arche de la anse de cruche), une fine bande de pierre qui se détache de la falaise.

La route reprend alors que nous longeons les bassins d’extraction de potasse, signe d’une activité minière encore actuelle. Les routes que nous allons emprunter au sein de Canyonlands sont d’ailleurs hérités d’un système mis en place par les mineurs d’Uranium dès les années 40. Avant cela, ce sont les cowboys en recherche de nourriture pour leur bétail qui avait commencé à modeler les paysages d’un réseau de sentiers balbutiants. La route commence à s’élever un petit peu et nous stoppons près d’un énorme rocher en équilibre. Moins impressionnant que celui d’Arches car moins en hauteur, il ne tient que sur quelques centimètres carrés.

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Arrêt suivant sur une falaise qui surplombe les eaux boueuses du Colorado. Autour de nous, de hautes falaises et de nombreux pitons de grès forment un paysage tourmenté. Et toujours ce rouge … Le guide nous présente des petits fossiles marins enchâssés dans la roche, difficile de se rendre compte que plusieurs millions d’années auparavant un océan se trouvait là.

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Nous franchissons par ce chemin de traverse les limites du parc national de Canyonlands à proprement parler. Nous sommes sur un replat intermédiaire entre le canyon principal au fond duquel court le Colorado et le plateau que nous avions parcouru quelques jours plus tôt avec Ariane et Lauriane. Des pilonnes rocheux forment des espèces de champignon au chapeau blanc, après les avoir observer d’en haut, nous avons la sensation de n’être qu’un point minuscule dans ce grandiose paysage de carte postale.

La White Rim Road, la route que nous empruntons alors, est une piste renommée d’une centaine de miles. Réservée au VTT et aux 4×4, elle se parcourt en deux ou trois jours et de nombreux campings la parsèment permettant des étapes loin de toute civilisation. La petite portion sur laquelle nous roulons est à flan de falaise, je ne fais pas le fier tant la piste longe le vide d’un coté. Néanmoins, le guide est un vieux briscards aux attitudes rassurantes. Il nous livre des informations assez passionnantes et ces expériences de 20 ans de séjour aventureux dans la région. J’en profite pour travailler mon anglais et traduire aux parents d’Hélène les anecdotes les plus intéressantes. Nous profitons des paysages et essayons également de trouver des mouflons qui auraient élu domicile dans cet environnement minéral. En vain.

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Un petit parking – enfin plutôt une dalle de pierre délimitée par 4 cairns – nous permet de nous arrêter au départ d’une longue randonnée d’au moins … 5 minutes. Nous arrivons à Musselman Arch (littéralement l’arche de l’homme moule !!! mais également le nom d’un des premiers explorateurs de la région), en fait un mince pont de pierre traversant un ravin d’au moins 100 mètres de profondeur. Assez impressionnant, surtout quand le guide nous propose de la traverser. S’armant de courage et d’une bonne dose d’inconscience, quelques pas nous amènent au dessus du vide. La vue est époustouflante mais, pour tout vous dire, on ne s’amuse pas à sauter à pied joint pour tester la solidité de l’édifice.

Nous rebroussons chemin et quittons la White Rim Road. Nous roulons sur le Shaffer Trail en direction de la partie « civilisée » du parc qui se trouve sur le plateau surplombant le canyon. Par conséquent, la route commence à s’élever sérieusement, d’abord en ligne droit puis dans une succession impressionnante de virage en épingle. Pour un peu, on se croirait sur les pentes de l’Alpes d’Huez pendant le tour de France, les hollandais saouls en moins ! Arrivé au sommet, le guide nous explique en se marrant que nous allons nous arrêter au Oulala Point, du nom de la réaction des français en voyant la vue. Effectivement, le paysage est tout bonnement oulala !

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Le guide nous libère pour une randonnée de quelques minutes pendant qu’il nous prépare le pic nic (grand luxe !). Nous en profitons pour emmener les parents d’Hélène découvrir Mesa Arch, celle à travers de laquelle une vue spectaculaire des canyons s’offre aux voyageurs. Le cadre est toujours aussi beau. Au retour, nous avons la surprise de découvrir un véritable buffet dans le coffre de la jeep : crudité, plateau de charcuterie, salade de fruit, limonade fraiche. On se sent moins baroudeur d’un seul coup mais la fraicheur des plats est bienvenue !

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Le ventre plein, nous sortons par la route principale de Canyonlands pour nous diriger vers Arches.

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Encore une fois, nous allons emprunter les chemins de traverse pour entrer dans le parc. Cette fois ci, la piste est beaucoup moins belle et cela secoue un peu. Nous passons en effet par la route originale du parc, aujourd’hui accessible aux 4×4 ainsi qu’aux VTT. Peu après un discret panneau d’entrée du parc, le guide arrête la voiture et nous montre des traces fossilisées de dinosaure. La taille des pattes ne laisse aucun doute quand à la taille des bestioles ! Il nous apprend d’ailleurs que la région autour de Moab est l’un des principales gisements au monde de fossiles, d’os et de traces des immenses sauriens.

Nous rejoignons la route principale au niveau de Balanced Rock pour nous diriger vers Devil’s Garden (voir article sur Arches). Avant de rejoindre le parking de cette balade, nous tournons un gauche sur une piste de terre de très bonne qualité. Néanmoins, le chemin se transforme bien vite en succession de rocher plus ou moins acérés et la croisière devient rodéo. Pour être franc, je n’imaginais même pas qu’une voiture puisse rouler dans de tels chemins. Sur notre droite, un massif rocheux s’élève duquel se détache trois pitons, les Marching Men.

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Nous nous arrêtons à proximité du massif en question, Klondike Bluffs. Nous avons pris un peu de retard, le guide en profite donc pour appeler son chef et lui demander si on peut avoir un peu de rab, le temps de faire une petite randonnée. La réponse est positive et nous nous enfonçons dans un petit canyon. Rapidement, une première arche, enfin plutôt deux arches parallèles se dessinent. Son nom, je vous le donne dans le mile Émile : Parallel Arch

Enfin, les aventuriers de l’arche perdu la retrouvent ! Mission accomplie et les Indiana Jones dauphinois découvrent une arche pour eux seuls. Dans ce parc si fréquenté, quelques minutes seuls au milieu d’un site exceptionnel sont des moments absolument précieux. L’arche en question, Tower Arch est surmontée d’une tour semblable à un phare. Bien que de taille moyenne, elle est magnifique lorsque l’on prend du recul jusqu’à avoir une vue d’ensemble des deux monuments.

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Il nous reste encore une petite séance de rodéo pour rentrer, puis une bonne demi-heure de route. Bien que longue, nous finissons la journée à Moab Brewery avec de la nourriture bien saine (Ribs de porc, burgers, fish and ship). Nous constatons que les lois mormones de l’Utah n’ont pas changées et qu’ils se refusent toujours de brasser des bières à plus de 5 degré ! Qu’à cela ne tienne, on en a pris deux fois !

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2 réflexions sur “Sur les traces des pionniers – Jeep hip hip houra !

  1. Yes la superbe journée que nous avons passé !
    Pas compris grand chose de ce que le guide a expliqué … mais ce n’est pas grave la vue de tous ces paysages était déjà un régal …

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