Dimanche 2 août
Une nuit douillette à Buena Vista nous permet de continuer à suivre avec enthousiasme les traces des pionniers.
Nous empruntons une des routes les plus hautes du Colorado : l’Independence Pass. En 1879, le col marquait la frontière entre le tout jeune Colorado et le territoire des indiens Ute. Frederick Walter Pick, gouverneur de l’état, avait interdit son passage afin de ne pas déclencher une guerre. Un groupe de mineur de Leadville enfreint néanmoins l’ordre le 4 juillet 1870 (jour de … l’indépendance) au cours d’un événement qui donnera son nom au col. Bien leur en prendra puisqu’ils trouveront de l’argent en quantité et fonderont le campement d’Ute city qui deviendra connu sous le nom d’Aspen.
De virages serrés ne semblent pas découragés les cyclistes et nous amènent dans un paysage tourmenté de haute montagne (3687 mètres quand même). Nous retrouvons l’écosystème de la toundra alpines, ses petites fleurs et ses nombreux lacs. Malgré les fortes chaleurs de l’été au Colorado, quelques bancs de neige parsèment le col. Ce n’est pas un hasard si la route n’est ouverte que de début juin à octobre, isolant Aspen par l’Est pendant toute la période hivernale ! On aperçoit tout autour de nous des sommets culminants à plus de 4000 mètres, tout ceci est assez majestueux.
Nous reprenons la route pour entamer la descente vers la rutilante Aspen. On peut parler de Megève des Rocheuses tant cette station de ski attire les stars et l’argent. Si nous nous arrêtons dans la station, c’est pour prendre une navette vers un site naturel réputé comme la zone montagneuse la plus photographiée du pays : les Maroons Bells. Pour irriguer le flux de visiteurs, la ville d’Aspen a décidé de mettre en place un système de bus (et en plus ça permet d’enregistrer quelques recettes pour aménager le site).
Manque de bol, au bout d’une dizaine de minutes, notre bus montre des signes de faiblesse qui nous obligent à un changement de véhicule. Le trajet se poursuit sans encombre bercé par les commentaires du conducteur sur l’histoire, la géologie et quelques anecdotes sur la région. La route suit un canyon aux parois rouges alors que nous doublons plusieurs campings mais aussi quelques ranchs (dont celui de Jack Nicholson).
Nous arrivons à la source de la Maroon Creek qui se trouve être le Maroon Lake que surplombe le Maroon Peak, supposé être la montagne parfaite. On note encore une belle imagination dans la nomenclature des lieux de nos amis Yankees. Enfin, c’est vrai que c’est quand même particulièrement joli !
Nous longeons le lac sous les cliquetis des flashs des appareils photos pour nous engager vers un chemin en pente afin d’effectuer une petite randonnée (6,5 km pour 250 mètres de dénivelé). La montée est très progressive et nous cheminons à travers les trembles (aspen trees), arbres emblématiques de la région au point de lui avoir donné son nom.
Une courbe, une aire dégagée et nous pouvons admirer la vallée et le lac en contrebas.
Tiens des randonneurs suivent le petit ruisseau qui alimente le plan d’eau. Mais qu’est ce que donc que ces deux points noirs qui se dirigent vers les promeneurs ! Sonnez longues vues, résonnez jumelles et observons donc ces deux magnifiques élans qui faisant fi de la peur de l’homme s’aventurent en terrain dégagé. A noter qu’en cas de pareille rencontre, il est fortement conseillé de mettre un obstacle entre vous et l’animal qui peut se montrer particulièrement grognon ! (comme Hélène au réveil en fait).
La montée se raidit un petit peu sur une petite portion. Rien de bien difficile pour les montagnards aguerris que nous sommes. Nous sortons de la forêt pour traverser un petit pierrier égayé par de nombreuses fleurs et où s’égaient de mignons pikas. C’est gai !
Nous arrivons pour le pic-nic au Crater Lake (rien à voir avec le parc national du même long). Si le lac n’est pas exceptionnel en lui-même, ce n’est pas le cas des montagnes qui l’entourent.
En redescendant, nous décidons de suivre le sentier qui va au fond du vallon afin d’essayer d’apercevoir les élans de plus près. Cela nous permet de suivre un charmant ruisseau dans un paysage à la nature exubérante malgré l’altitude. Malheureusement, nous faisons choux blanc en ce qui concerne l’observation animalière.
Nous faisons une dernière petite pause auprès du lac après avoir traverser un petit pont de bois sur la rivière. Les nuages sont menaçants sur les Maroon Bells au point de voir quelques éclairs zébrés le ciel. Soudain, je vois des herbes bouger sur l’autre route et aperçoit une espèce de gros chien noir qui se rapproche de l’eau. Le chien se révèle être en fait être un ours brun (foncé)! L’animal se rapproche tranquillement du lac. S’en suit une petite baignade sous le regard ravi des randonneurs en sureté sur la rive opposée mais néanmoins à une vingtaine de mètres de l’animal. De taille apparemment plutôt moyenne, cela semble être un jeune male. Il fait plutôt pataud quand il se déplace mais semble quand même très puissant. Il faut savoir que les ours bruns ne sont pas vraiment agressifs contrairement aux grizzlis qui vivent plus au nord dans les Rocheuses. Néanmoins, à l’automne, ils s’enhardissent afin de trouver de la nourriture qui leur sera utile pour passer l’hiver et n’hésite pas à faire les poubelles !
Dans notre cas, après une dizaine de minute, l’ours s’en va tandis qu’il commence à pleuvoir, nous obligeant à presser le pas pour prendre la navette sur le chemin du retour. Jolie rencontre néanmoins ! Nous passons quelques instants dans Snowmass vilage, une partie d’Aspen au pied des pistes où la navette nous a déposée, avec ses paysages de station typique.
La route vers le gite nous conduit dans un canyon aux alentours de Glenwood spring. Nous avons réservé une sorte de cottage au sein d’un ranch avec une merveilleuse terrasse et une vue magnifique sur la forêt. La pluie ne nous permettra pas d’en profiter par contre, la fonction pop corn du micro-onde tournera à plein régime pour un apéro grandement mérité !
PS : Qui dit rando dit photos de fleurs !
Tu aurais pu le dire avant que les ours bruns ne sont pas vraiment agressifs …. on aurait pu s’approcher plus ….
Des élans américains! Avec Sanch’, on a cherché les norvégiens pendant 2 semaînés sans succès… beau récit, comme d’hab, hâte de voir tout ça en vrai!
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