Samedi 20 juin 2015, 9h00.
Les beaux jours arrivent, on commence à se faire des copains, pas de raison de ne pas faire comme les purs Coloradiens : partir en camping le week end dans les Rocheuses.
Nous voici donc de bon matin en route vers Estes Park, la porte du Rocky Mountain National Park. Pourquoi de bon matin ? Il faut savoir que si les campings sont ici en partie réservable, il ne vaut mieux pas se décider au dernier moment parce que les places le samedi soir sont prises d’assaut ! Pour ceux qui sont un peu à l’arrache (comme nous), il existe néanmoins quelques emplacements qui répondent au système du premier arrivée, premier servi (first comes, first serves). Il ne faut d’ailleurs pas imaginer des campings privés avec discothèque, piscine et supérette comme on les trouve en France au bord de la mer. Ici, on est nature au milieu de la forêt avec des camps gérés soit par l’officie des parcs nationaux ou par le ministère de l’agriculture. Il existe aussi la possibilité de faire du camping sauvage (on parle de dispersed camping) dans les forêts fédérales ou de l’itinérant dans les parcs nationaux (mais un permis gratuit est souvent nécessaire pour que les rangers aient connaissance de votre présence) .
Le convoi est éclectique puisque participent à cette expédition : une taïwanaise, deux chilien-ne-s, une autrichienne, un loup, un allemand et vos deux serviteurs représentants du pays de Molière et de Jean Marie Bigard. Martin et Vanessa, un autre couple d’allemand, nous rejoindront plus tard avec les saucisses et la bière pour le repas du soir (cliché cliché !).
Nous voici donc à prendre la direction de Estes Park et après avoir essuyé deux échecs face à des campings complets, nous trouvons enfin une place au Olive Ridge Campground, en bordure du Rocky Mountains National Park. Rond à feu, tables et bancs en bois, toilettes sèches, barbecue et boîte en métal pour protéger la nourriture des ours (!) sur l’emplacement, le confort est minimum mais l’essentiel est là ! Les tentes sont rapidement installées et nous partons donc vers le parc des Rocheuses sur le site de Wild Basin. La zone fait partie du parc naturel mais en raison de la date encore avancée dans la saison, nous pouvons entrer sans avoir à payer. Nous garons notre voiture (et oui, la famille s’est agrandie avec l’arrivée de la petite Subaru Outback !) auprès d’une petite retenue d’eau peu glamour.
La randonnée commence par un sentier fleuri le long de la route principale, en effet, on a pas vraiment compris où il fallait se garer. Cela a considérablement rallongé la balade, ou plutôt cela nous a sûrement empêché d’aller aussi loin que nous l’aurions voulu.
En contrepartie, nous avons fait une rencontre plutôt inattendue puisque dans les fourrés, nous avons pu distinguer deux orignaux (mooses en anglais). La photo ne rend pas vraiment hommage à cette rencontre mais au moins, on a une preuve !
Au bout d’une heure de marche environ, nous arrivons enfin au début de la randonnée. Le but de celle-ci est d’atteindre diverses cascades le long de la North St Vrain Creek. Le sentier n’est pas trop pentue, et la marche rendue agréable au niveau de la chaleur par l’altitude (plus de 2500 mètres quand même), ainsi que par la proximité du cours d’eau.
Après quelques traversées périlleuses de rivières en sautant tel des mouflons de pierre en pierre ou en jouant les gymnastes sur des troncs d’arbres couchés, nous commençons à distinguer un grand fracas, puis l’air ambiant se rafraîchit. Nous arrivons au but de la balade, les majestueuses chutes de Calypso (Calypso Falls).
Longue de plusieurs dizaines de mètres, la quantité d’eau qu’elles charrient semblent immense. Une photo de groupe pour immortaliser le moment, une pause bien méritée et nous reprenons le chemin de la voiture.
La redescente est toujours aussi agréable ! Nous croisons quelques écureuils (trop mignon !!!) qui se laissent aller sans prier à d’interminables séances photos !
A proximité du parking, (le vrai pas celui où nous nous sommes garés), nous faisons une nouvelle pause pour découvrir les chutes Copeland. D’une taille moins impressionnante, la puissance dégagée semble tout de même considérable et l’on a pas forcément envie d’y piquer une tête.
Nous rentrons ensuite au camp pour profiter d’un apéro et d’un barbecue bien mérité !
La soirée se terminera sous les étoiles, éclairés et chauffés par un grand feu et bercé par la musique de nos deux musiciens Martin et Raul. Les inévitables chamallows grilés (voir carbonisés pour certains) seront bien évidemment de la partie.
Après une nuit un peu fraîche, aucune perte à déclarer : personne n’a été mangé par les ours en allant satisfaire un besoin nocturne ! Le petit déjeuner et le démontage sont assez rapides, une nouvelle marche nous attend. Le cortège des randonneurs se rend maintenant vers le Brainard Lake, la zone protégée au sein de la réserve des Indians Peaks nécessite un droit d’entrée, heureusement pour nous, notre pass des parcs nationaux couvre ce genre de frais.
Après quelques miles d’une montée sinueuse qui semble très appréciée des cyclistes, nous parquons les véhicules. La balade débute en longeant le lac Brainard avec de nombreux emplacements de pic-nic, de pêche et des lièvres qui gambadent le long de la route. Le paysage est magnifique avec les montagnes entourant le lac.
Nous passons quelques virages sur le bitume avant de nous engager dans la forêt. Le désavantage de commencer ces randos à 3160 mètres, c’est que même fin juin, il reste de la neige dans les sous-bois ! C’est donc parti pour une marche mi-boue mi-neige qui va mettre à mal mon agilité légendaire de chamois.
Ca glisse, c’est froid, ça craint mais vu qu’on est avec des copains, je me retiens de râler. Surtout qu’avec un instinct hors du commun, j’ai laissé mes bâtons à la voiture. Heureusement, Martin un peu plus pimpant dans ce genre d’élément m’a trouvé un demi arbre qui me donnera un faux air de Gandalf mais me permettra de ne pas me ramasser tous les 25 pieds.
Sur le chemin, nous dépassons plusieurs lacs. Peu de dénivelé dans un premier temps mais le chemin est rendu difficile par les bancs de neige. Tout est très humide et des sortes de tourbières ou marécages parsèment notre chemin.
Après un petit raidillon, nous arrivons dans un bassin fermé par les Indians Peaks : pics Navajo, Apache et Shoshoni. Ces sommets encadrent une vallée glacière qui abrite à son origine le lac Isabelle dont l’eau provient du glacier du même nom. Ce nom provient de la compagne de Fred Lair, l’ingénieur originaire de Boulder ayant découvert le glacier au début des années 1900.
Nous nous arrêtons donc sur les bords du lac glacés pour un pic-nic et pour se dorer la pilule au soleil. Un fort vent s’engouffre dans la vallée et l’on passe pas loin d’un drame avec un envol de ma casquette. Seuls les réflexes de lynx de Matthias lui éviteront un bain forcé !
Pendant que certains (moi) lézardent au soleil et entament une petite sieste. Hélène, Vanessa et Martin décident de s’infliger une petite séance de marche supplémentaire, s’aventurant tout d’abord sur la glace du lac puis dans les pierriers afin de prendre un peu d’altitude.
Les intrépides grimpeurs gagnent une rencontre avec une marmotte et surtout un vue magnifique sur le lac qui semble littéralement déborder dans la vallée.
Une fois le groupe totalement reformé, nous commençons le retour. Comme à l’aller, nous longeons le Long Lake qui, comme son nom l’indique est assez long. Un petit pont à son extrémité permet de passer de l’autre bord pour redescendre vers Brainard Lake par un chemin détourné.
Nous arrivons donc à notre point d’origine aux eaux si transparentes. Malgré la température de l’eau à moins de 10 degrés, le cadre enchanteur nous convainc avec Martin de piquer une tête dans le lac. Plouf ! Bon autant vous dire que ce fut bien rapide !
Cette balade, facile et agréable (malgré la neige) se termine tranquillement par un goûter au bord du lac Brainard avant de retourner vers la chaleur étouffante de Boulder.
Au final, on aura passé un premier super week end de camping dans les Rocheuses !
Nous avons pu étrenner notre matériel en prévision de nos road trip de l’été et surtout continuer à découvrir nos nouveaux copains des Amériques.En cadeau avant les données pratiques des randonnées, un aperçu de fleurs de montagne que nous avons pu observer durant les balades.
Le coin chiffres :
- RMNP : Calypso Falls
Distance totale du parcours : 12.15 km soit 7.55 miles
Durée totale : environ 4h
Altitude de départ : 2596 m | Altitude d’arrivée : 2596 m
Altitude Maxi : 2787 m | Altitude Mini : 2537 m
Dénivelé total du parcours : 416 m
Dénivelé négatif : 208 m
Dénivelé positif : 208 m
- Brainard Lake – Lake Isabelle
Distance totale du parcours : 9.6 km – 5.97 miles
Durée totale : environ 4h (baignade comprise)
Altitude de départ : 3164 m | Altitude d’arrivée : 3164 m
Altitude Maxi : 3358 m | Altitude Mini : 3156 m
Dénivelé total du parcours : 402 m
Dénivelé négatif : 201 m
Dénivelé positif : 201 m
C’est plutôt sympa comme coin ! Et surtout ça a l’air d’être bien moins fréquenté que le lac du Crozet 😉
Vivement les prochains articles !
A chaque fois qu’on va dans les Rocheuses, on se dit que tu serais au paradis ici 😉