Qu’on se le dise, même si j’ai le même métier ici qu’en France, la recherche aux USA est tout de même différente de celle en France. Voici donc une liste des différences entre ma vie de chercheuse en France et celle ici à Boulder. Je cherche, je cherche mais rassurez-vous, je n’ai pas encore trouvé !
- Le trajet : à Grenoble, puisque nous avions choisi de nous exiler à la campagne (mais à Champagnier, un coin formidable, ça valait la peine), je prenais la voiture tous les jours. Ici, je peux rejoindre le campus en 10 minutes à pied de la maison, ce qui est très agréable, malgré une petite côte à monter (la première semaine, j’ai pu sentir qu’on est à 1600m d’altitude).
- Le labo : mon labo se trouve dans le département de Psychologie, dans un bâtiment nommé Muenzinger. La grande différence ici, c’est que le labo, Curran lab, est constitué de mon chef Tim (Curran, of course), Holly une autre postdoc américaine, un doctorant, moi et … c’est à peu près tout ! Il y a en effet également des assistants de recherche professionnels (PRAs) ou non – des étudiants (RAs). On peut donc comparer le labo ici à une (petite) équipe de recherche en France et l’équivalent de nos labos en France se nomme ici département. L’autre différence donc, c’est la présence des assistants de recherche. Ils sont là pour m’aider dans tout ce que je veux, comme par exemple créer mes stimulis (images utilisées dans mes expériences). Moi qui avais l’habitude de tout faire, j’ai encore du mal à déléguer. Ils s’occupent aussi de recruter les participants pour les expériences et de faire les passations. C’était quand même une des choses que j’aimais bien dans mon boulot alors je pense que je vais les aider un peu !
- Mon bureau et les collègues : comme en France, j’ai un grand bureau, pour 5 ou 6 personnes. Par contre, la grande différence, c’est que j’y suis toute seule pendant toute la semaine. J’ai entre 3 et 4 co-bureaux (mais je ne suis pas certaine, en 4 mois, il y en a que je n’ai peut-être jamais vu). Du coup, parfois les journées sont un peu longues, sans discussion animée, cours de français ou blagues nulles (vous me manquez les co-bureaux). Mais je pense que ce qui me manque le plus, ce sont les repas du midi et les parties de Briscola. En effet, les américains n’ont pas vraiment la culture du lunch. Mais heureusement, j’ai un micro-onde dans mon bureau, rien que pour moi (parce qu’il n’y a pas non plus de cafèt…) ! En réalité, je rentre encore manger à la maison tant que Floran ne travaille pas et j’ai réussi à instaurer un repas par semaine avec d’autres postdocs du département, mais uniquement des Européens !
Et pour finir, voilà un petit aperçu du campus, principalement sous la neige. Même si on avait l’habitude d’avoir un campus « à l’américaine » à Grenoble, ici, c’est vraiment le cas, avec tous ces bâtiments rouge-oranger et les grandes pelouses tout autour.
C’est marrant parce qu’au Canada (ou Québec en tout cas), ils ont vraiment la culture du lunch, quitte à sacrifier tout leur dimanche à cuisiner! (pas de cafèt’ non plus abordable comme on a en France)
J’ai l’impression que les américains ne mangent pas vraiment le midi mais par contre, le soir, ils dînent à 18h ! Après, je n’ai qu’une collègue Américaine, il y a surtout des Européens (enfin surtout des Allemands). L’autre particularité, c’est que les gens bossent de chez eux donc ils mangent chez eux. Mais je compte bien réussir à manger avec des collègues tous les jours (Holly, si tu passes par là ;)).