Samedi 25 avril 2015nt
La charmante cité de Fort Collins se situe à environ 50 miles au Nord de Boulder à l’endroit où les mornes plaines sans fin laissent place aux collines annonciatrice des Rocheuses. Siège de l’Université d’état du Colorado (CSU à ne surtout pas confondre avec CU), la ville de 140000 habitants a du son expansion depuis 1854 à l’armée, comme le rappelle son nom. Elle est maintenant reconnue comme l’une des villes du pays où il fait bon vivre. Les premiers colons européens qui la peuplèrent étaient des trappeurs français arrivant du Canada, ils baptisèrent de manière éloquente la rivière qui traverse la ville : Cache La Poudre.
C’est bien joli tout ça mais aujourd’hui : ON S’EN TAMPONNE LE COQUILLARD !!!
Le but de notre visite à Fort Collins est de profiter de ce qui fait la renommée de la ville dans tout le pays : ses bières. Le Colorado s’enorgueillit en effet d’être l’état comptant le plus grand nombre de brasserie et Fort Collins est le fer de lance de ce record. Alliant l’originalité à la qualité, les micro-brasseries rivalisent d’imagination pour contenter tous les goûts. Si le premier saloon fut ouvert en 1875 à Fort Collins, c’est à la fin des années 80 que cette industrie émergea dans la ville. 1988 marque l’ouverture d’une gigantesque usine du groupe Anheuser-Busch qui brasse la très fade Budweiser. Dans le même temps, des micro-brasseries commencent à s’installer dans la ville sous l’impulsion de Doug Odell.
En 1989 donc, les frères Odell reconvertissent un silo à grain en brasserie. Plusieurs déménagements plus tard, c’est dans un joli complexe à l’entrée de Fort Collins que nous atterrissons. Par chance, nous tombons sur un petit festival organisé par la brasserie avec notamment de la musique live.
Goûter toutes les bières de Fort Collins relève de l’exploit et nous avons donc besoin d’alliés dans notre quête. Quoi de mieux que des représentants du pays de la bière pour nous supporter ? (je sens que les belges lecteurs de ce blog vont apprécier). Cela tombe bien, nous nous sommes fait des copains allemands pour nous assister.
Nous nous inscrivons alors pour la visite guidée de la brasserie. Malheureusement, celle-ci ne commence que dans une heure et nous sommes obligés de commencer les dégustations en commandant une tournée ! Dur …
La visite commence et c’est l’occasion pour nous de vous prouver notre maîtrise de l’anglais en vous rapportant de manière illustrée le processus de fabrication qui nous a été compté. La bière est principalement composée :
– d’orge,
– de houblon (plante vivace de la même famille que le chanvre ou cannabis), utilisé pour son amertume et pour les capacités de conservation qu’il apporte,
– de quelques levures nécessaire à la fermentation, d’éventuelles épices,
– d’eau (c’est bien pour cela que j’essaie de persuader Hélène qu’une bonne bière est important pour la réhydratation après une séance de sport et avant aussi).
La première étape de la fabrication ne se fait pas à la brasserie et s’appelle le maltage. Cela consiste à accélérer de manière artificielle le développement du grain d’orge. On laisse le grain germer, puis on le sèche et enfin on élimine la coque du grain. Le produit de cette étape est appelé le malt.
Les deux étapes suivantes nécessitent de grandes cuves chauffantes. Il s’agit de la saccharification qui consiste à concasser le malt, à ajouter de l’eau et à faire chauffer le tout pour libérer les sucres du céréale. Puis, on passe au houblonnage qui comme son nom l’indique consiste à ajouter le houblon puis à chauffer pour en libérer les arômes amères. C’est à ce moment qu’on introduit éventuellement des épices pour parfumer les bières spéciales. Ces deux phases constituent ce que l’on appelle le brassage.
Changement de salle, nous arrivons dans le lieu où à lieu la fermentation. Sous l’action de levures ajoutées au mélange et dans de grandes cuves en inox, le sucre du mélange se transforme en alcool. Cette opération se déroule à froid pendant environ 2 semaines.
La bière ainsi produite est alors filtrée et conditionnée. Ce conditionnement peut s’effectuer en fût, en bouteille ou en canette. Cela représente la dernière étape de fabrication de la bière, vous savez maintenant tout !
En résumé, le tour est très instructif et le guide assez sympa. Le groupe d’une vingtaine de personnes permet d’échanger avec lui et ça vaut le coup de le faire au moins une fois lors d’un passage au Colorado.
Les types de bières proposées par les brasseries locales sont très variés : blanche, blonde, IPA, ambrée, rouge, brune, stout, triple … Généralement, on a pour chaque brasseur 5 ou 6 bières classiques que l’on trouve à tout moment (les « regular ») et des séries limitées qui sont disponibles seulement quelques mois, on parle de « seasonal ». En effet, l’entreprise possède même un service de recherche et développement dont le but est de toujours innover pour des boissons encore plus surprenantes et délicieuses. A Odell, il y en a vraiment pour tous les goûts et le marketing fait de réels efforts d’inventivité pour fournir de belles étiquettes colorées et des noms variés.
La visite se termine bien sûr par un passage à la boutique pour y acheter T-shirts, verres et autres accessoires. Pas besoin d’acheter de la bière ici, on trouve cette valeur sûre partout à Boulder. Nous n’avons que quelques centaines de mètres à faire pour arriver à l’autre brasserie de la ville qui truste toutes les récompenses dans les nombreux Beer Festival.
La brasserie New Belgium est née dans le plat pays qui n’est pas le mie, d’où son nom. La recette originale de son emblématique première bière, la « Flat tire » (ou « Gros pneu » pour les non-anglophones) a en effet été concoctée par Jeff Lebesch au début des années 90 lors d’un tour des brasseries belges en vélo. C’est également de là que provient le logo de l’entreprise.
L’actuelle brasserie New Belgium produit quand même 110 607 939 L par an : de quoi passer quelques soirées arrosées ! De plus, l’essentielle de cette production est propre puisqu’elle est en majeure partie assurée par de l’énergie éolienne ou solaire. Un grand programme de recyclage complète l’image engagée de la brasserie. Nous sommes arrivés un peu tard pour la visite de la brasserie, par contre il existe un parcours à faire par soi-même qui retrace en quelques tableaux l’histoire et les valeurs de la marque. De larges baies vitrées permettent de découvrir l’intérieur de l’usine.
Nous passons donc dans la salle de dégustation, décorées de plusieurs « œuvres d’art » ludiques et colorées principalement formées de produits recyclés. Un immense bar en bois donne un côté convivial à l’ensemble et, charmante attention, des cartes postales aux couleurs de la brasserie sont mises à disposition pour envoyer gratuitement à ses proches (on a testé, ça marche) !
Coté bière, les blondes sont bien dans le style belge promis dans le nom de la brasserie . Pour les plus fortes on retrouve quand même le côté amer, fortement houblonné et typiquement américain des Pale Ale. On est quand même sur de la très bonne qualité qui justifie la montagne de prix et trophées que les New Belgium ont glanées autour des ans. La tournée dégustation permet à la fine équipe que nous sommes d’avoir un bon aperçu des produits.
Pour être franc, autant de bière ça commence à faire beaucoup même pour des athlètes comme Hélène et moi. Nous nous rendons donc dans le centre de Fort Collins qui semble se résumer à quelques rues pour chercher pitance. La ville est étudiante un peu comme Boulder et la vie nocturne (arrosée comme il se doit) semble assez développée. Niveau architecture, on retrouve des briques rouges comme chez nous. Malheureusement, le centre est en travaux et perd un peu de son charme.
Le CooperSmith’s pub est apparemment une institution à Fort Collins. Intérieur en bois, match de hockey et basket sur les nombreux écrans géants aux murs, tables de billard et autre jeux de bar, il accueille une clientèle familiale dans une ambiance entre pub et diner. Le lieu est aussi siège d’une brasserie avec des noms de bière assez exotiques : Sigda Ghost , Tortuga IPA, Welcome to the Dark Side Stout ou Hand Solo (un calembour digne des miens). Je n’ai gouté que la Tortuga mais si les autres sont aussi bonnes, foncez. Nous en profitons aussi pour manger, bien évidemment des burgers d’une qualité plus qu’honorables.
Nous profitons encore de quelques instants de l’ambiance américaine typique avant de faire une petite balade salvatrice dans les rues de la ville. Avant de nous rendre dans notre dernier lieu de débauche, nous craquons devant une boutique de cookies beurrés et chocolatés à souhait !
Autant vous l’annoncer tout de suite, la fatigue aidant, je ne me souviens plus grand-chose de cette brasserie. Les bâtiments de la salle de dégustation sont flambants neufs suite à la reprise récente par de nouveaux propriétaires et l’on se sent clairement plus dans un restaurant que dans une brasserie. Les bières sont correctes mais l’on est assez loin de la qualité des deux premiers fabricants.
La route du retour est assez calme après cet après midi très sympathique qui nous a aussi permis de nous faire de nouvelles connaissances. Le Colorado fourmille de brasseries et ce serait criminel de passer dans cet état sans visiter au moins l’une d’entre elles !
Statistiques : le mot bière aura été utilisé 19 fois dans l’article, le mot brasserie 21 fois, pas du tout monomaniaque le Floran … 😀
C’est toujours un plaisir à lire. Allez, préparez le terrain pour notre venue l’été prochain !!! Bisous les baltringues
D’ici là, on en aura testé d’autres, ne t’inquiètes pas !
Je comprends mieux pour la carte postale reçue … mais c’est sympa d’y avoir pensé !
Pour cet été OK pour les brasseries que vous avez repérées, enfin les meilleures, … mais par contre essayez de nous trouver autre chose que des burgers
Pas facile de trouver un resto américain qui ne soit pas des hamburgers.