Plusieurs personnes m’ont demandé comment j’occupais mes journée d’homme de maison. Outre les tâches domestiques qui me sont imposées par la cheffe (cuisine, ménage, vaisselle, repassage, courses, aller chercher l’eau au puits, etc. …), mes journées sont occupées depuis quelques temps par plusieurs cours d’anglais par semaine, quelques sorties à la piscine et mes débuts de recherche d’emploi.
Pour les soirées, la difficulté est d’arriver à trouver des activités pour rencontrer des gens. Arriver dans une nouvelle ville, un nouveau pays où la langue est un frein pour communiquer peut être très troublant et il faut un peu se bousculer pour se créer un réseau de connaissance dans notre nouvelle aventure ! Heureusement pour nous, le Family Housing (l’organisme qui s’occupe du logement des employés et étudiants avec une famille de l’université du Colorado) organise de nombreuses activités qui nous permettent de rencontrer nos voisins et de créer des liens !
Nous avons déjà pu participer ensemble avec Hélène aux Game Nights durant lesquelles nous jouons à des jeux de société. Hélène, elle, se fait des connaissance féminines au club tricot ou au Yoga.
Néanmoins notre activité préférée est le cooking club. Les usagers du Family Housing viennent de pays, d’états différents et c’est une vrai mosaïque multiculturelle (Allemands, Espagnols, Mexicains, Suédois, Taiwanains, Indiens, Chinois et même des Américains !) qui se retrouve autour d’une table pour une soirée bimensuelle. Le principe : une personne ou famille amène les ingrédients pour faire un repas de son pays d’origine. Tout le monde sert de commis puis apprend à cuisiner le plat en question autour des fourneaux. La vingtaine de personne présente à chaque fois finit autour de la table pour déguster les mets ainsi préparés lors d’un repas animé.
Il y a quelques semaines, nous avons reçu la lourde responsabilité de faire honneur à la gastronomie française. Notre menu : bœuf bourguignon avec les moyens du bord, gratin dauphinois (38 représente ! ) et clafouti pomme-poire de mon papa !
Les difficultés :
- impossible de trouver du vin rouge correct dans le budget imparti : un vin californien fera bien l’affaire mais utilisable seulement pour cuisiner
- pas de lardons ici : nous utiliserons donc du bacon émincé
- ce serait trop simple si les verres doseurs étaient indiqués en gramme et en litre : à nous de nous débattre avec des « table spoon », des « cups », « onces » et autres « galons »
- il a bien fallu apprendre du vocabulaire de la cuisine pour expliquer les différentes étapes de fabrication de nos chefs d’œuvre.
Nous avons réussit avec brio à dépasser ces problèmes afin de livrer un repas sympathique aux personnes présentes qui ont semble-t-elle bien appréciées nos efforts. Définitivement, nous sommes prêt pour Top Chef !
Outre ces clubs récurrents, le Family Housing nous a proposé un programme d’activités ponctuelles lors des vacances de printemps (Spring Break). Vacances pas pour tout le monde, puisqu’Hélène n’en a pas profité et nous avons donc du attendre le vendredi soir pour vivre un voyage organisé vers la rencontre de NBA (ligue mythique de Basket Ball américaine), un derby entre les Denver Nuggets (les gentils) et les Utah Jazz (les méchants). On notera que le nom de l’équipe locale vient des pépites d’or (nuggets), donc de la ruée vers l’or et pas des beignets de poulet frits !
Nous voici donc en route vers le Pepsi Center que les lecteurs du blog connaissent déjà. En effet, la patinoire des Colorado Avalanches subit une transformation pour accueillir les exploits des basketteurs. Cela permet également de gagner quelques places pour passer à une capacité maximale de 19 155 personnes en mode basket ball.
Nous sommes accueillis devant l’aréna par des chars, véhicules d’assaut et autres hélicoptères. En effet, le match est placé sous l’égide des armées américaines et devant le bâtiment, les spectateurs sont invités via des photos ou des livres d’or à signifier leur soutien au troupe de l’oncle Sam. Du patriotisme bien caricatural qui a pour effet de nous mettre assez mal à l’aise avec Hélène. A l’intérieur du bâtiment, toute la décoration a été refaite au couleur de Nuggets et notamment toute la boutique a été modifiée en moins d’une semaine ! C’est l’occasion pour Jeff de se faire un nouvel ami.
Nous sommes encore placés en hauteur mais cette fois dans un quart de virage. Avec notre place, nous avons même droit à une boisson et un snack. Si le pepsi est somme toute classique, les nachos (chips de maÏs chauffés avec cornichons géant et sauce gélatineuse que l’on ose appelé fromage) sont surement le plat le plus immonde que nous avons mangé dans notre vie (et pourtant Lauriane nous a déjà fait à manger !). Nous en profitons tout de même pour nous flâner dans les différents stands dans les travées de la salle.
La salle se remplit tout doucement et même dans un coin, on voit quand même lors de l’échauffement que la vue sera bonne. Les spectateurs les plus proches sont quand à eux à quelques centimètres seulement de l’action et il ne sera pas rare qu’un joueur emporté par son élan glisse jusqu’à leur pied ! Dans un premier temps bien vide, les premiers rangs se remplissent de partisans en habit bleu et jaune, la couleur de l’équipe résidente. Contrairement au hockey, les balcons autour de nous resteront très clairsemés.
Pendant l’échauffement (ou warm up) , nous révisons les règles avec Hélène : le basket se joue à 5 contre 5. Le but du jeu est de mettre la baballe orange dans le panier suspendu à près de 3,5 mètres de haut. Le terrain est un parquet d’érable magnifique qui ferait saliver Valérie Damido. Autour de l’arceau, un arc de cercle délimite le nombre de point accordés entre 2 ou 3. S’en suit d’obscures règles sur les fautes qui donnent ou non droit à des lancers francs, sorte de penaltys où le joueur se retrouve seul face au panier.
Avant le match, nous avons droit à l’hymne Américain devant la bannière étoilée reprise en cœur par tout le public. Beaucoup de militaire sur le parquet à cet instant à cause du thème de la soirée. Tout ça est encore très patriotique.
Le match débute. C’est assez haché par les fautes et bien moins rapide que le hockey sur glace. Pourtant, nous avons droit à quelques actions spectaculaires. Le jeu est entrecoupé de pauses durant lesquelles les cheerleaders entretiennent l’ambiance avec des chorégraphies déchainés sous l’écran géant éructant des publicités des sponsors locaux.
Les écrans géants sont aussi le théâtre de différents quizz pour des personnes tirées au hasard (des militaires essentiellement ce soir là) qui peuvent gagner des maillots dédicacés de l’équipe. Il y a aussi la fameuse kiss cam qui lorsqu’elle s’arrête sur un couple s’attend à avoir un beau baiser entre les tourtereaux. Enfin, à la mi-temps, on a droit à un concours de dunk acrobatique (marquer un panier en extension en touchant l’arceau avec un ou deux mains) à l’aide d’un trampoline. Entre les représentants des différents corps d’armées, c’est un marine qui a gagné. Pourtant c’est Rocky que Jeff a trouve le plus spectaculaire
Sur le terrain, le match est assez disputé dans un premier temps. Deux français sur le terrain : Rudy Gobert pour les Jazz m’a l’air vraiment bon et surplombe les débats dans la raquette (rien à voir avec le tennis) du haut de ses 2 mètres 16 !!! Joueur majeur de son équipe avec plus de 30 minutes de jeu, le pivot marquera dans le match 20 points pour 12 rebonds et 2 assists. Coté Denver, le frenchie s’appelle Joffrey Lauvergne. Il a plus un rôle e remplaçant mais marquera quand même 8 points et comptabilisera 8 rebonds en 22 minutes de jeu.
Les gentils Denver Nuggets finiront par s’incliner 84-98 face aux voisins de l’Utah. De toute façon en ce 1er avril, l’équipe n’était déjà plus dans la course pour se qualifier dans la deuxième phase de la compétition (Play offs).
Ca donne bien envie le cooking club. Vous êtiez plusieurs du Family House à aller au match?